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Open Memory – Qui sommes-nous

Open Memory est né du besoin de ne pas monumentaliser le passé, mais de le rendre réellement accessible au présent,
 car mémoire et histoire sont des éléments constitutifs de notre présent, et non de simples attributs d’un savoir épique ou généalogique. Un centre d’études est avant tout un lieu de transmission du savoir, de réélaboration et d’actualisation du passé, mais surtout d’analyse et d’orientation du présent.

Il ne s’agit pas d’un archivage figé, enfermé dans des étagères, mais d’un processus de conservation de matériaux toujours ouvert et fluide, avec l’ambition de dépasser le cadre strictement urbain pour s’étendre à tout le Nord-Est italien, aux événements et aux cycles de luttes et de mouvements qui ont marqué cette vaste zone dans laquelle se poursuit notre parcours politique, social, culturel et communicationnel.

Le centre d’études Open Memory est un lieu d’étude, de recherche, de confrontation et d’analyse.
Un espace physique composé d’un archive, d’une vidéothèque, d’une photothèque, d’un archive sonore, d’une bibliothèque de presse et d’une petite bibliothèque ; mais aussi un lieu qui se développe sur le web et à travers des productions multimédias.

Un passé qui s’entrelace au présent et jette les bases du futur.
Nous voulons que le processus d’étude et d’analyse soit le fruit d’un travail collectif, plutôt qu’une tâche confiée uniquement aux spécialistes.

Nous voulons raconter le passé à travers des outils comme les podcasts, les récits audio, les émissions radio, les vidéos-débats, mais aussi les plus classiques colloques et débats. Nous souhaitons que les nouvelles générations, grâce à des ateliers et des moments de formation, prennent conscience de leur histoire pour vivre le présent de manière cohérente et cultiver ensemble un aujourd’hui et un demain meilleurs.

Marc Bloch dans son œuvre inachevée intitulée «Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien» – publiée après son assassinat par les nazis en 1944 – consacre une large réflexion à la fonction de l’histoire dans la société. Une réflexion qui analyse «le passé en fonction du présent et le présent en fonction du passé» et confère à la «mémoire collective» un rôle central dans la résolution des «problèmes du présent», des tensions et des tendances vécues dans la contemporanéité.
Dans cette optique, passé et présent ne sont pas seulement deux points situés sur la grande ligne du temps, mais entretiennent une relation dialectique, se stimulent mutuellement dans le devenir constant de l’histoire et des conflits qui s’y superposent.

Cela est encore plus vrai dans l’analyse des mouvements sociaux et politiques qui se sont succédé au cours du dernier demi-siècle: de la grande rupture avec la tradition communiste dans les années 1960 à la naissance du concept d’«autonomie de classe», de la crise du capitalisme industriel au conflit entre capital, vie et nature qui imprègne toute la contemporanéité.
Dans le Nord-Est italien, où certains processus se sont produits de manière précoce et paradigmatique par rapport à d’autres territoires, les persistances et les discontinuités s’alternent sans cesse depuis le «long 68». Mouvements, cycles de lutte, élaborations théoriques, espaces d’organisation, outils de communication politique se sont accumulés sans laisser de vides, alimentant constamment cette «méthode critique» qui, toujours selon Bloch, est le seul enseignement que les documents et témoignages du passé peuvent offrir au présent.

Radio Sherwood représente à cet égard un point de vue privilégié, capable d’entrelacer observation directe, narration, activation et mobilisation sociale dans la durée. Depuis sa fondation en 1976, la station devient une voix des luttes et croise ses parcours avec ceux des mouvements politiques à Padoue, en Vénétie et dans le reste de la péninsule.
En 1977, année marquée par une forte conflictualité, la jeune station devient la voix de l’aire autonome padouane, révolutionnant complètement la communication des groupes politiques liés à cette aire, et s’insérant dans le contexte plus large et innovant du système médiatique national, marqué par le «boom» des radios libres. En 1979 le «procès du 7 avril» frappe durement l’Autonomie padouane et, avec elle, Radio Sherwood, dont la rédaction est décimée par les arrestations.

Les années suivantes, que le récit dominant a toujours qualifiées à tort d’«années de reflux», sont en réalité une phase de reconstruction et d’expérimentation. C’est justement autour de Radio Sherwood que convergent anciennes et nouvelles figures, que s’organisent des nouveaux cycles de luttes: contre le nucléaire, les mouvements étudiants des années 1980 et 1990 (comme le mouvement de 1985 et la Panthère), les occupations de centres sociaux dans toute la Vénétie, jusqu’à la naissance du mouvement altermondialiste.
Radio Sherwood continue d’être un mégaphone et un incubateur de mouvements, jusqu’à la «révolution du web», la création de médias militants comme GlobalprojectMelting Pot, le Festival de Sherwood, l’abandon des fréquences et le début de l’aventure de la webradio, avec les émissions en streaming, les podcasts et le développement des productions vidéo.

Pour plus d’informations, écrivez à: archivio@sherwood.it